A propos des tsas-tsas

Les tsas-tsas ou sa-tstsha (sa tstsa) mais aussi (tswa tswa)… Elles n’ont aucune signification en tibétain, à l’exception de la syllabe sa dans certains de ses écrits qui signifie formes, qui désignent le sol.

Leur nom tibétain est probablement tiré d’une expression sanskrite saccha traduite par “excellente image ”.

Ceux sont de petites sculptures  proches des bas-reliefs réalisées traditionnellement en argile dans des moules (« Cashigong » en tibétain) en laiton, bronze parfois en bois, puis séchées au soleil plus rarement cuites. Elles utilisées dans le bouddhisme tibétain.

Ainsi la production de tsa-tsa est considérée comme une action méritoire, qui génère une dose abondante de bon augure pour le créateur, sa famille et la zone immédiate où se déroule l’œuvre. Parfois, un pèlerin reste dans un lieu pendant des semaines ou des mois en pressant un nombre propice de sculptures. Elles sont ensuite déposées comme offrandes sur les rebords d’un stupa, à l’intérieur des portes du stupa, dans une grotte sacrée, sur des niches de moulins à prières dans le chemin de déambulation d’un monastère, ou dans les creux des murs de pierre sculptés de prières bordant le chemin.

Les premieres tsas-tsas du 9eme-10eme siècle représentaient principalement des stupas et étaient souvent accompagnées d’inscriptions, parfois avec le mantra « Om mani padme Hung. »
A l’époque elles étaient probablement liées aux pèlerinages de stupas et il semble probable que les stupas représentés sur les tsas-tsas n’étaient pas des images de stupas abstraits, mais ceux de lieux très concrets, où les pèlerins avaient l’habitude de voyager. Avec le temps les tsas-tsas représentant des divinités deviennent plus fréquentes : le stupa est aujourd’hui représenté par des tsas-tsas de forme conique, souvent avec 108 stupas plus petits.

Du 17eme à la fin du 19eme siècle les moules Tsa Tsa, sont une bonne base aux artistes pour apprendre et pratiquer, et permettant ainsi au niveau artistique du bouddhisme tibétain d’atteindre son apogée. Le développement de Tsa Tsa a commencé à entrer dans la période des trésors artistiques. Les Tsa Tsas de cette période présentaient une conception rigoureuse, une mise en page soignée, une image délicate, une iconographie à l’expression sérieuse et un fond plat. De nombreux trésors artistiques raffinés de Tsa Tsa ont été produits au cours de cette période.

Cependant, les moules créés par certains artistes folkloriques étaient relativement simples, naturels, vifs, pleins de tempérament et d’intérêt folkloriques et libres de contraintes.

Les tsas-tsas sont parfois colorées et peuvent être consacrées en insérant un rouleau de prières ou de mantras dans un espace creux à la base. Ils peuvent également obtenir du pouvoir en imprimant ou en écrivant un mantra au dos. Par la suite, la tsa-tsa n’est pas traitée différemment des autres images sacrées. Grâce à une action propice, l’argile ordinaire se transforme en un réceptacle de pouvoir sacré.

Types de tsha-tsha et leur apparence

Par commodité on peut diviser les tsas-tsas en trois groupes généraux selon leur usage et leurs façons de les produire.

I. Tsa-tsa funéraire.
II. Tha-tsa d’offrande.
III. Tsa-tsa de protection.

    • I.  Les tsas-tsas funéraires sont fabriquées à partir des cendres des laïcs après leur crémation. Leurs os sont réduits en poudre et mélangés à de la terre. Ces tsas-tsas ne sont conservées que dans certains endroits spécifiques, par ex. dans les grottes ou dans les stupas funéraires.
      Un autre type de type funérailles sont les tsas-tsas fabriquées à partir de l’argile avec de la cendre provenant de feuilles brûlées de textes religieux tibétains utilisés lors de cérémonies funéraires. Personne ne touche aux tsas-tsas funéraires et on les laisse se décomposer.
      Les tsa-tsas funéraires des maîtres de haut rang sont produits de la même manière, mais peuvent également être données aux disciples d’un enseignant décédé et représentent alors le lien entre l’enseignant et son disciple.

 

    • II.   Les tsas-tsas d’offrande sont faites d’argile et d’autres ingrédients usuels sous forme de grains, eau safranée et pierres précieuses broyées sans y ajouter les restes de corps décédés. Les Tibétains peuvent les obtenir dans les monastères et dans leurs lieux saints. Ils pourraient être produits à la fois par des moines et des laïcs. Elles peuvent être utilisées à diverses occasions, par exemple comme moyen de guérir des maladies.
      Un type très inhabituel de tsas-tsas pourrait être lié à ce groupe aussi. Ce sont des “tsas-tsas d’eau”, qui sont produites en pressant le moule (appelé « sceau », rgya) à la surface de la rivière. Des tsas-tsas invisibles sont ainsi produits et emportées par le courant.

 

    • III.   Les tsas-tsas protectrices sont, comme celles d’offrande, faites sans ajout de restes des corps des défunts. Leur rôle protecteur est conféré principalement par la bénédiction d’un maître. Elles sont mises dans des gau (ga u), petites boîtes renfermant des objets rituels, pour être conservées soit pendues autour du cou.
      En cas de maladie, un très petit morceau de tsa-tsa est alors mangé.Les endroits où sont placées les tsas-tsas (principalement des offrandes et des funérailles) comprennent les rochers sur les lieux de pèlerinage, grottes, stupas, etc.
      Des centaines voire des milliers de tsas-tsas sont souvent insérées dans le corps principal des stupas lors de leur construction. Les tsas-tsas sont également placées à l’intérieur des temples et sur les autels domestiques. Les gens ramènent parfois des tsas-tsas à la maison comme une sorte de souvenir d’un lieu saint qu’ils ont visité pendant le pèlerinage et cela représente un lien spirituel avec le lieu visité.
      Les formes, les tailles et les couleurs des tsas-tsas sont assez unifiées dans tout le Tibet. Leurs formes les plus habituelles sont rectangulaires ou carrées en forme de tablette, en forme de statue avec une base formant le trône de lotus.